1851 – 1916 Les Messageries Maritimes

Ruiné par la révolution de 1848 et la crise économique, Louis Benet cède son chantier à La Compagnie des Services Maritimes des Messageries Nationales. Cette dernière prend le nom de Messageries Impériales en 1853, pour devenir en 1871 La Compagnie des Messageries Maritimes. Les Messageries ont pour fonction d'assurer les lignes commerciales et les lignes postales subventionnées par l'Etat. Armand Behic, président du Conseil d’administration, entreprend un vaste plan de modernisation du chantier en collaboration avec l'ingénieur Dupuis De Lome. En 1852, le Periclès, 1er navire des Messageries est lancé sous la direction de J.E.Vence. L'ingénieur Victor Delacour nommé directeur des travaux en 1854, modernise le chantier avec la création d'ateliers et d'une halle de la mécanique et de la chaudronnerie. Jusqu'en 1864, il est à l'origine d'une vingtaine de navires : Le Danuble en 1855, L'Hermus, La Navarre, L'Impératrice en 1860, Le Säid, Le Cambodge... Le site s'agrandit de 3 à 11hectares et emploie 3500 ouvriers. Delacour décide alors la construction de la Cité ouvrière dès 1855, La cité Notre-Dame des Victoires, 24 maisons de 8 logements qui pourront abriter 800 personnes. La construction du premier bassin de radoub de 1865 à 1869, ouvre de nouvelles perspectives avec les activités de construction et réparation de navires mis à sec d'environ 100m de long. Il sera agrandi à 2 reprises afin d'être adapté à l'évolution des tailles des navires. A partir de 1871, les Messageries, désormais Maritimes, bénéficient de l'essor des nouvelles lignes commerciales liées à l'expansion coloniale : Algérie en 1854, Mer Noire en 1855 après la guerre de Crimée, Indochine en 1860, Shanghai via le canal de Suez en 1869, Australie en 1882, Amérique du sud.. Face à la concurrence du chemin de fer, la compagnie est contrainte à modifier et réduire sa politique d'expansion. En 1914, le chantier participe à l'effort de guerre en produisant canons, obus, et pièces d'artillerie. Il assure les réparations des navires endommagés. La voie ferrée du Batignolles créée en 1887, qui s'arrêtait au niveau du Musée, est prolongée jusqu'au chantier en 1917 pour l'acheminement du matériel de guerre. Les navires sont réquisitionnés par l'armée pour l'acheminement des troupes (Le Sontay en 1907, L'André Lebon en 1913..).

Auteur : oli

Ecrit le : 2022-02-14 09:14:43

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